Santé

Une voix contre le cancer du sein

Vendredi 27 sept. 2024

"Aujourd'hui, je sais ce que je veux, je laisse ce que les autres pensent derrière moi. J'apprécie le moment..."

Le 11 octobre prochain, Vanessa Bellout, Réginaburgienne et agent de la Ville, organise une conférence pour sensibiliser le grand public au cancer du sein dont elle est atteinte. Elle nous livre ici son combat et son message d’espoir face à la maladie.

Pourquoi avoir initié cette conférence ?

J’ai voulu que mon propre combat contre le cancer du sein, depuis le 11 septembre 2023, soit utile à d’autres femmes. Après une mastectomie et plusieurs cures de chimiothérapie, j’ai démarré l’hormonothérapie pour 7 à 10 ans. Il est encore trop tôt pour parler de rémission. Le 11 octobre à 19h aux Colonnes, j’invite les femmes de tous âges - ce cancer atteint aussi des femmes jeunes - mais aussi les hommes, à venir écouter et rencontrer des professionnels clés dans mon parcours à Gustave Roussy : chirurgien plastique-chef de service, oncologue médicale spécialiste des tumeurs gynécologiques, radiologue, infirmiers, kinésithérapeute, ma fille aidante-accompagnatrice et des associations. Ce sera l’opportunité de s’informer concrètement et d’avoir des réponses à vos questions.

Quels ont été les signes annonciateurs de votre cancer du sein ?

Courant mai-juin de l’année dernière, j’ai ressenti une fatigue importante, j’avais tendance à m’assoupir souvent. Puis, en juillet, j’ai constaté des vagues sur mon sein. À la palpation, je ne sentais rien, mes seins étant denses. Les vacances d’été arrivant, je me suis dit que je ferai une mammographie à la rentrée. Mais ma fille qui travaille à Gustave Roussy et me connaissant, a pris rendez-vous pour moi à l’hôpital privé d’Antony, centre de proximité, dès le 28 juillet. Mammographie, échographie puis biopsie ont confirmé le diagnostic.

Comment avez-vous réagi face à cette annonce ?

J’ai trouvé cela profondément injuste : je mangeais sainement, j’étais sportive. Le 10 septembre, je courais la Parisienne et le lendemain, j’étais opérée. J’ai décidé d’assumer ma maladie sans complexe : je veillais à toujours me maquiller pour avoir bonne mine mais je n’ai pas caché ma perte de cheveux, je n’ai pas joué les super héroïnes. Il y a bien sûr le regard des autres : interrogatif, compassionnel, rarement critique, même si j’ai cette anecdote toujours ancrée en moi. Sur le chemin qui me séparait de l’école Pierre Loti où est scolarisée ma dernière, une femme est venue à ma rencontre me disant : « Vous pourriez porter une perruque ! », me laissant sans voix… mais heureusement, l’appui des mamans de l’école, le soutien de mes collègues à la Mairie, le sourire des soignants de Gustave Roussy et l’attention de mes enfants ont entretenu mon moral et ma combativité.

Quel est votre état d’esprit après ces 15 mois de parcours ?

Positif, bien qu’actuellement mon corps ne soit pas encore acclimaté à mon nouveau traitement, une question de 3 mois. Cette maladie m’a mise sur la bonne voie, elle m’a fait découvrir sous un jour nouveau mon entourage et rencontrer de belles personnes. Aujourd’hui, je sais ce que je veux, je laisse ce que les autres pensent derrière moi. J’apprécie chaque moment, je connais le parc de Sceaux dans ses moindres recoins, j'y cours régulièrement. J’ose sortir seule pour prendre un café en terrasse avec un bon livre. Je suis heureuse et vivante, j’ai la niaque de la vie !