Culture et loisirs

Rencontre : Michel LE CALLET-KAZADI

Vendredi 01 nov. 2024

Un artiste haut en couleurs.

Installé depuis 6 ans à Bourg-la-Reine, Michel Le Callet-Kazadi, Breton par son père, Kino-congolais par sa mère, exprime son métissage culturel et son goût pour la vie sur des toiles. Rencontre avec un peintre au grand cœur.

Comment la peinture est-elle entrée dans votre vie ?

« C'est la période du confinement qui a été comme un déclic. J'ai acheté toiles et peinture acrylique, puis je me suis mis à peindre. J'ai montré quelques-unes de mes créations à un ami peintre d'une de mes connaissances qui m'a encouragé à poursuivre et à expérimenter, séduit par ma palette de couleurs et mon coup de pinceau ou de couteau. Depuis, j'ai réalisé une quarantaine de toiles et je recours aussi à d'autres supports, dans une démarche écologique : vitre, bois, placo, meuble ou encore tissus. Certains diront que je m'éparpille trop mais pourquoi se limiter ! En peignant, je me fais plaisir et je procure du plaisir à d'autres yeux, c'est une double motivation. »

Quelles sont vos sources d'inspiration ?

« Elles sont plurielles. D'une part, il y a mes souvenirs d'enfance à Lubumbashi en République Démocratique du Congo (RDC), puis à Saumur et à Saint Denis. À bientôt 41 ans, tous ces souvenirs m'habitent toujours : couleurs, ambiances, mes aïeux...

Mes souvenirs d'adolescent et de jeune adulte sont aussi présents : notamment mes longs séjours à l'hôpital pour sauver ma vue et me soigner d'un cancer sournois dont j'ai eu la chance d'être guéri. Si ces épreuves ont impacté ma scolarité au secondaire en l'écourtant, elles ont aussi révélé ce que je suis et toute l'importance que revêt pour moi l'humain. D'autre part, je me nourris du travail d'artistes comme le peintre américain, Jean-Michel Basquiat, d'origines portoricaine et haïtienne ou le peintre congolais, Chéri Samba. »

"La gentillesse n'est pas un défaut. Donner du sourire, quoi de plus beau !"

Parlez-nous de vos projets ?

« Côté création, j'ai eu la chance d'exposer récemment des tableaux et des robes peintes à l'Ambassade de la République Démocratique du Congo (RDC) à Paris. Ainsi, ma production est portée à la connaissance de la diaspora kino-congolaise. Début novembre, j'exposerai aussi aux Journées

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Bertrand Guigou
de la RDC, à Saint-Denis. Autodidacte, j'aimerais prendre des cours de dessin pour progresser dans mon approche et ma technique et m'ouvrir au figuratif par exemple. Côté professionnel -je ne vis pas pour l'instant de ma peinture-, je suis en pleine reconversion pour devenir éducateur spécialisé, d'ici un an, après avoir été conseiller en magasin dans le prêt-à-porter. J'aime aider et la gentillesse n'est pas un défaut. Donner du sourire, quoi de plus beau !

Si vous aviez un rêve ?

« Mon rêve serait de retourner à Lubumbashi où j'ai vécu jusqu'à l'âge de 9 ans et de venir en aide aux enfants malades ainsi qu'aux oubliés. J'aimerais aussi aller sur la terre de mon arrière-grand-mère maternelle, fille d'un grand chef de l'ethnie Balouba dans la province du Kasaï, qui m'insuffle aussi mon inspiration. »