François Hennebique (1842-1921)

Nous commémorions le 7 mars dernier le centenaire de la disparition de François Hennebique, pionnier de l’utilisation du béton-armé. En témoigne la villa familiale construite entre 1901 et 1903 à Bourg-la-Reine.

Classée au titre des Monuments Historiques en janvier 2012, la villa Hennebique constituait en ce début de XXe siècle une véritable prouesse architecturale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Emblème de l'entreprise Hennebique, la Villa est en effet un manifeste des possibilités techniques et esthétiques du béton, réunissant la plupart des systèmes de construction développés par l’entreprise. Les volumes sont agencés de façon complexe et originale - décrochements d'ailes, différences de niveaux, saillies en encorbellement, murs en porte-à-faux, verrières de grande hauteur et baies au percement irrégulier - en intégrant le jardin à tous les niveaux de la maison.

Attestant de l’élasticité et de l’étanchéité du béton, la tour comprend un réservoir d’eau utilisé pour l’arrosage du jardin suspendu, situé en toiture de la maison.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

François Hennebique avait acheté en 1898 la parcelle en lisière de la ligne de chemin de fer. L’emplacement lui-même était stratégique : la tour haute de quarante mètres ne pouvait que surprendre les futurs clients dès leur arrivée en gare de Bourg-la-Reine !

François HennebiqueFrançois Hennebique naît le 25 avril 1842. Après son certificat d’études, il décide de devenir maçon et, dès l’âge de 23 ans, cet autodidacte passé chef de chantier est chargé de diriger la reconstruction de l’église Saint-Martin de Courtrai détruite par un incendie.

Peu après, en 1867, il part s'établir en Belgique comme entrepreneur. Il y restera vingt ans, se formant sur les chantiers et s'intéressant à l'alliance du fer et du béton comme protection du métal contre le feu.

La première utilisation de ce procédé intervient en 1879 pour la construction de la résidence d’un particulier belge. Il en mesure alors les possibilités techniques et, en 1892, dépose un brevet pour un système de poutres en béton armé qui équilibre les contraintes entre béton et armature métallique : la poutre à étrier est née, améliorée par les brevets de 1893 et 1897.

Désormais, il se consacre à leur exploitation dont il confie la diffusion commerciale à un réseau d'entrepreneurs liés à la société par contrat. Et, en juin 1898, pour assurer plus encore le rayonnement de ce matériau, il lance la revue Le Béton Armé qui paraîtra pendant près de quarante ans.

En 1900, avec l'architecte Edouard Arnaud, il construit au no 1 de la rue Danton à Paris le premier immeuble néo-haussmannien en béton armé de la Capitale où il va installer son entreprise au slogan évocateur : Plus d’incendies désastreux. Afin de perfectionner encore ses brevets, il y crée le "Bureau technique central" et s’entoure d’une centaine d'ingénieurs et de dessinateurs.

À partir de 1899, date à laquelle il conçoit et construit, à Châtellerault, le premier pont civil en béton armé de France, les réalisations internationales s’enchaînent tel le Pont du Risorgimento à Rome - le plus grand pont du monde en 1911.

Tant en France qu’à l’étranger, entrepreneurs et architectes reconnaissent l’intérêt de ce nouveau matériau robuste et économique. Les travaux de reconstruction d'après-guerre vont conforter l'expansion exceptionnelle de la firme Hennebique puisqu'à la fin du conflit, 60.000 projets auront été étudiés dans les locaux de la rue Danton.

Dès lors, François Hennebique ne s'occupe plus guère de béton armé. Il intervient encore sur quelques dossiers importants mais passe progressivement le relais à ses fils.

Il meurt à Paris le 7 mars 1921. Ses travaux auront sans conteste révolutionné l’architecture moderne.