"Rééduquer de la tête aux pieds" Amir Haddad

Depuis 1 an et demi, Amir Haddad, Réginaburgien de 32 ans, a rejoint comme kinésithérapeute l’équipe de France de judo avec, en ligne de mire, les JO « à la maison » et l’objectif, pour les 14 athlètes sélectionnés, de remporter le plus de médailles à la France.

Quel rôle joue le kinésithérapeute auprès des athlètes ?

Le kinésithérapeute fait partie de l’équipe médicale des athlètes judokas, avec à sa tête un médecin. L’équipe de France de judo est suivie par 8 kinésithérapeutes dont 3 accompagneront, sur la période des JO, les 7 femmes et 7 hommes sélectionnés. Nous avons tous eu la chance de contribuer à leur préparation. Notre rôle majeur est de prévenir les blessures en posant, par exemple, des straps pour favoriser le maintien articulaire et le confort des judokas pendant le combat. À l’issue, nos massages contribuent à la récupération. En cas de blessure, notre mission est de participer à la rééducation de l’athlète pour qu’il retrouve son niveau le plus rapidement possible. Nous devons faire preuve de bienveillance et être le plus rigoureux possible pour le meilleur travail. Aux côtés de l’équipe médicale, opèrent des entraîneurs pour la tactique liée au sport, des préparateurs physiques et un préparateur mental dont Teddy Riner a été l’un des premiers à bénéficier dès l’âge de 14 ans. Au contact de ces athlètes, je suis impressionné par le travail «monstrueux» qu’ils fournissent dans le respect de l’autre, la modestie et l’humilité propres à cet art martial créé en 1882 au Japon, discipline olympique depuis 1964 pour les hommes et depuis 1992 pour les femmes.

Qu’est-ce qui vous passionne dans votre métier ?

Le métier de kinésithérapeute me permet d’allier mon goût pour la médecine, les sciences et le contact humain. En complétant ma formation par un diplôme universitaire du sport à Lille, j’y ai ajouté ma passion de l’activité physique. Après avoir exercé pendant 5 ans auprès du Racing Club de France Football de Colombes puis 4 ans auprès de l’USCL Créteil, je me suis recentré sur ma patientèle en libéral à Antony, pour être plus disponible pour ma famille. Et… il y a eu cette annonce pour rejoindre l’équipe de France de judo, j’ai postulé -avec l’assentiment de ma femme- et j’ai eu la chance d’être retenu pour rejoindre l’INSEP à mi-temps. Pour développer leur pratique, les athlètes partent en stage à travers le monde et moi aussi avec plaisir: ma dernière destination était le Kazakhstan.

Quelle est la place du sport dans votre vie ?

Essentielle. Ce que j’aime dans le sport c’est sa dimension sociale, la recherche de la mixité, l’apprentissage du vivre ensemble. Indispensable pour rester en bonne santé, le sport est capable de rassembler des millions de personnes et de repousser les limites théoriques de la physiologie humaine par la transcendance du mental. « Le mental, c’est 65% de ma réussite dans le sport », selon Teddy Riner (émission Envoyé spécial - 29/03/2024 - Le face.

Quel serait votre mot de la fin ?

J’ai vécu pendant 27 ans à Bourg-la-Reine et y viens, chaque semaine, pour pratiquer le jujitsu brésilien et rendre visite à mes parents. J’ai été actif dans la vie associative de la ville en faisant partie pendant 12 ans de l’équipe de football et en créant une association pour les jeunes de mon quartier. Fréquenter les bancs de Lakanal a été un atout pour exercer au quotidien un métier que j’aime.

"Le mental, c'est 65% de ma réussite dans le sport" - Teddy Riner